La Puye : une Maison-Mère, une maison commune, ouverte.
Naissance du monastère
En 1101, Robert d’Arbrissel, moine breton, ermite et prêcheur itinérant (1045-1116) /fonde l’abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire).
Pierre II (Pierre Sennebaud), alors évêque de Poitiers (de 1087 à 1115) est un proche de Robert d’Arbrissel. Il l’aide dans la fondation de l’abbaye de Fontevraud, et encourage plus généralement le développement de la vie monastique dans son diocèse.
En 1112 débute la construction du monastère de La Puye. Il est le premier prieuré fondé juste après l’abbaye de Fontevraud dont il dépend.
Le temps des travaux d’assainissement et le début des constructions, la première communauté s’installe sur la hauteur (podia en latin, la Puye en français). Le nom La Puye sera donné au village qui va naître et se développer autour du futur prieuré.
Robert d’Arbrissel n’a pas choisi ce lieu par hasard :
– Le bois est trouvé sur place, ainsi que l’eau.
– La pierre de taille provient de Chauvigny situé à 12 Kms.
Pour assainir les zones marécageuses, les Fontevristes réalisent deux barrages. Un, en amont qui constitue le réservoir d’eau du « petit étang » dans le village, l’autre en aval qui forme le « grand étang » à l’extérieur du village. Trois autres étangs plus modestes seront réalisés en aval du bourg. L’ensemble fournit les besoins en eau, en énergie (moulins à eau), et en production de poisson consommé en abondance, surtout durant le Carême.
Celui des hommes, plus petit, a disparu depuis longtemps. Il se situait probablement vers la Métairie en direction de La Bussière.

1789 La Révolution
Par décret du 24 août 1792 les religieuses doivent quitter le couvent. Il leur est permis de partager le linge et l’argent. Le prieuré est vendu aux enchères publiques. Les acheteurs des bâtiments offrent l’hospitalité à quelques-unes, notamment à la prieure Madeleine de Saint-Garreau (65 ans) qui meurt le 24 novembre 1796.
L’église conventuelle devient un temple dédié au culte de l’Etre suprême, culte tout à la fois civique, philosophique et déiste, fondé par Maximilien Robespierre.
En 1803, sous le Concordat (traité entre la République française et le Saint-Siège, ratifié par le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte, premier consul), l’église du prieuré de La Puye, placée sous le vocable de Notre-Dame, devient paroissiale.
Tout un réseau hydrographique est constitué pour faire circuler l’eau entre les réservoirs et l’acheminer en différents points du couvent, vers les trois moulins et les deux lavoirs.
L’eau potable des sources de Saint-Bonifet et de la fontaine aux Dames est acheminée dans des conduites jusqu’aux deux prieurés (celui des hommes et celui des dames).
L’église conventuelle est le premier bâtiment à sortir de terre. Suivront les bâtiments des prieurés pour loger moniales et moines et les bâtiments d’exploitation (granges, moulins,lavoirs etc.) nécessaires à la vie de la communauté religieuse et de la population villageoise.
Le prieuré des dames est situé à l’emplacement actuel du couvent de la Congrégation des Filles de la Croix

Renaissance du couvent de la Puye

Marie Pichot, ancienne novice fontevriste, vit dans sa famille en respectant la Règle fontevriste. Elle s’installe à Maillé où elle fait des vêtements pour les pauvres. Elle côtoie
les Filles de la Croix qu’elle aide en logeant deux d’entre elles, institutrices à la Puye.
Son plus grand désir est de voir son ancien couvent devenir une maison religieuse. Elle persuade Elisabeth Bichier Des Ages, d’une famille noble, cofondatrice avec le prêtre André-Hubert Fournet de la congrégation des Filles de La Croix, de racheter le prieuré de La Puye.
En 1820, les Filles de la Croix quittent St Pierre de Maillé et s’installent à la Puye.